Le sol est sombre, presque gluant mais surtout d'un noir d'ombre qui semble presque vouloir aspirer la lumière. Vos yeux s'accoutument doucement et comme un lendemain de cuite vous prenez presque une dizaine de minutes à regarder autour de vous sans comprendre. Il fait nuit. Mais la nuit ne vient pas du ciel, mais du sol. Au ciel, c'est une lueur presque orageuse, une sorte de clair obscur très perturbant qui rayonne doucement.

Tu commences à prendre un peu plus conscience de ce qui t'entoure. Enfin, du paysage toujours. Tu parviendrais presque à te situer, un col de montagne, de la pierre grise assez austère, à vrai dire tu n'as jamais rien vu d'aussi sec et sans vie. Les nuages au dessus de toi ont cessé de t'intriguer malgré leur aspect inhabituel, non, ce qui te perturbe le plus ce sont les nuages en dessous de toi, à l'horizon. Et comme un frisson tu prends soudain conscience du froid qui fouette ton visage.

Pourtant, vous avez chaud. Comme un bon rôti dans un chaudron. Et pour cause, vous êtes ficelés et entourés de nombreuses fourrures et autres peaux... Oui, vous, une jeune femme sportive aux cheveux bruns coupés courts, un homme lézard, un rouquin ou une rouquine on ne sait pas trop, un tondu mais qui ne ressemble pas vraiment à un ecclésiastique, et un jeune chétif et pâle qui semble être légèrement paniqué plus qu'hagard comme le sont les autres, comme s'il cherchait quelque chose. Ah, et puis ya cet elfe un peu précieux qui dort encore la tête posée sur l'épaule de l'homme lézard. On se demanderait presque comment un groupe aussi hétéroclite a pu être solidaire dans sa bêtise.

C'est la jeune femme qui sursaute la première en fusillant du regard la raison de ce stimuli. Un nain vient de sortir du tunnel auquel elle fait face et l'a touché de son épée pour l'interpeller. C'est un petit homme trapu, à la longue barbe tressée brune et aux sourcils réprobateurs.

"Alors ! L'air frais vous a réveillé bande de souffleurs bouffis ? èé"

... Ah, l'accueil chaleureux des nains, toujours aussi pittoresque.



Dernière édition par Renou le Sam 6 Juil - 19:59, édité 5 fois

Antonio se réveilla assez facilement, le nombre de fois qu'il s'était fait empoisonné par une bestiole de Forestrange l'avait rendu assez résistant aux poisons et aux drogues. Il se rendit vite compte qu'il manquait Geri dans cette brochette d'hurluberlu dont il faisait partit et cela le paniqua : dans ce genre de situation, le loup aurais dût se trouver saucissonné à ses côté ou face a lui la gueule pleine du sang de ce sale nain. Où était-il, il ne pouvait être mort ! ... à moins qu'il n'ait trouvé le garde manger de ce qui semble être un trou à nain.

Oui ce devait être ça, l'esprit à moitié tranquille le ranger décida de laisser ses compagnons d'infortunes découvrir le pourquoi de comment et d'entreprendre de défaire ses lien. Discret comme il l'est, il y avait peu de chance de se faire repérer.

Saela ouvrit les yeux dès que la pointe de l'épée lui piqua l'épaule. Elle voulut tendre la main pour briser la nuque du barbu mais de solides cordes l'en empêchaient.

- Détache-moi, bâtard barbue ! Eh, mais...

Qu'elle odeur immonde. Une odeur de vomi bien frais. Elle tourna la tête autant que possible pour apercevoir vaguement ses compagnons d'infortune. Comment pouvait-elle se retrouver là, entourée de tous ces gens lui étant totalement étrangers ? Elle fixa le Nain, s'imaginant lui ouvrir le crâne pour en extraire des réponses.

Idrïn fut réveillé en sursaut par le doux bruit des vomissements de son voisin. Au moins, l’homme avait eu le bon sens de ne pas rendre son repas sur lui. Il l’aurait payé cher, s’il n’y avait pas eu ces cordes pour… Eh, minute. D’où viennent ces cordes, et qui sont ces gens ? L’assassin essaya de se concentrer, mais un horrible mal de crâne l’en empêchait. Lui qui ne buvait jamais au-delà de ses limites, pour garder l’esprit clair, avait bien du mal à comprendre la situation. Il voulut attraper l’une de ses dagues pour se libérer, mais impossible de bouger sans enfoncer un peu plus les cordes dans ses poignets. Celui qui avait fait ça n’était pas un amateur… Quoi, ce Nain ? Hahaha. Non, impossible.

« Eh toi, là. Si tu ne veux pas finir en ragoût de nabot, détache nous. Tout de suite. »

Le nain regardait le rôti qui se débattait très légèrement à coup de vomis et de cris divers et variés. Plusieurs gardes nains sortirent derrière le nain alors qu'il reprenait son discours.

"Ahah ! C'est bien ça la question ! Qu'est-ce que vous faîtes ici ?! 4ème lune de Mirth, notre mine commence à s'écrouler tandis que cette chose noire se répand et comme par hasard on trouve votre groupe de malfaiteurs dans les parages ! On veut savoir qui est le magicien qui est responsable de ça ! " s'exclama le nain en pointant cette espèce de masse sombre et noire qui semblait s'étendre de plus en plus sur tout le sol recouvrant les cailloux et les rochers.
"Et toi le lézard tu penses beaucoup trop fort !", ni une ni deux et le nain lui cracha dessus. Enfin, dans sa direction, il était bien trop bien emmitouflé pour se retrouver véritablement touché.

Le problème se précisait. Et vu la nature du problème on comprend mieux les cordes renforcées au filin de mithril. Comment vous expliquer ça simplement, le fond des mines naines ya deux choses, le trésor nain et la brasserie centrale.

Les nains s'installent autour de vous alors que des bruits d'éboulis se font entendre de façon très lointaine au creux de la montagne. Les barbes frémissent, les épées s'excitent un peu et les nains se font un peu plus véhéments.

"Répondez !"

Antonio savait qu'il n'était pas en mesure de protester, de cordes en mithril quand même, il se consentra donc sur la masse sombre qui avançait. Il se rappela qu'il avait assisté à un phénomène similaire lorsqu'il chassait des créatures maléfiques, il était entré dans une grotte totalement privée de lumière et sombre comme cette substance; lorsqu'il avait voulu allumer une torche, sa flamme c'était faite aspiré par quelque chose. Geri avait réagit au quart de tour et avait attrapé puis tué ce qui avait ensuite semblé être un animal. Dès sa mort, la lumière était revenue dans la grotte.

Ne faisant pas attention aux vociférations de ses compagnons de cuisson, il expliqua ses suspicions au nain le plus proche lui faisant aussi comprendre qu'il n'était aucunement impliqué dans cette affaire.

Saela considéra la masse sombre d'un œil mauvais en apprenant qu'elle était sans doute d'origine magique. Décidément, elle n'aimait vraiment pas la magie. Elle tenta bien de briser ses liens, mais même sa force hors norme ne viendrait jamais à bout d'un tel partit. Elle préféra tenter une autre approche :

- Amis Nains, je hais la magie presque autant que je hais les mages. Je serais bien incapable de faire ce dont vous m'accusez. Libérez-moi, et je m'occuperai de votre mage. En revanche, si vous ne me détachez pas immédiatement, je vous assure que quand je me libérerai, et croyez-moi, je me libérerai, je massacrerai tous les nabots que je croiserait jusqu'à l'extinction de votre race.

Myrr sortie épuisée de la mine. Elle avait entendue qu'un groupe d'individu avait été capturé comme les coupables de l'explosion. C'était pour Myrr un motif de soulagement, outre que les mines étaient plus sures, les nains seraient moins tendus et poserai moins de question. La naine ne voulait pas leur dire qu'elle avait été élevé chez une sorcière, ça n'était pas une référence en matière d'éducation naine.
Une fois Myrr habituée à la lumière de l’astre, elle put distinguer le drôle de petit groupe. Ses tripes s’appliquèrent alors à faire un jolie nœud, et son cœur se mis à battre plus vite. Bien qu’hétéroclite le groupe avait l’air composé d’êtres plus ou moins humains. Et Myrr avait de la tendresse pour cette race qui l’avait adopté. Elle n’aurait su dire pourquoi mais cela lui étaient insupportables qu’ils puissent être les auteurs de cette catastrophe. Et pourtant…

Voulant connaître la vérité, la jeune naine s’approcha du cercle des nains qui s’était formé autour. Elle attira l’attention d’un jeune troglodyte et commença son plaidoyer :

« Je ne pense pas que ce soient eux les coupables… » devant le regard noir que lui lança le nain elle fit son plus beau sourire.
« Ils ont plus l’air d’une troupe de bras cassés que d’un groupe formé pour venir vous attaquer. Je… Je connais bien les humains, et ceux-ci ne sont pas des mages, ni des sorciers. »

Elle vit le doute s’installer dans l’esprit du nain. Plus que de tuer un groupe d’innocent il s’inquiétait que la mine soit encore en danger.
Soulagée Myrr se retourna et vis que la blonde n’était pas une jeune femme mais un elfe. Un femme se mit à parler, menaçant son peuple et Myrr vit revenir le nœud dans ses entrailles. C’est chez elle que le doute s’installait maintenant.

Vous n'avez pas l'air particulièrement coopérants. C'est bien dommage tout de même.
Le rouquin s'excite et manque de rendre furibards tous les demi-hommes jusqu'à qu'il fasse retomber la pression en accusant un satané elfe, horrible être aux oreilles pointues. Le lézard on sait déjà que c'est un sans-gènes, même pas foutu de se tenir à carreaux quand on le ligote comme un rôti, les nains ne comprennent pas cet irrespect quand ils accueillent des invités...
L'elfe avait dû baragouiner quelque chose mais étonnamment aucun nain n'y a prêté attention et le spadassin avait commencé calmement avant de remettre en boule tous les nains.
C'est finalement cette naine qui remporta tous les suffrages... Elle n'était arrivée que depuis 2 ou 3 jours mais avait été bien intégrée avant que ce boom retentisse et qu'elle soit légèrement délaissée. On ne savait que peu de choses d'elle mais c'était justement ce qui forçait les autres à l'écouter.

« Je ne pense pas que ce soient eux les coupables… »
« Pas eux ?! » devant le regard noir que lui lança le nain elle fit son plus beau sourire.
C'qu'elle dît après était bien vrai. Une troupe de bras cassés ! Bwahaha

La question était donc de savoir d'où tout cela venait.

« Mais... Qu'est-ce que c'est alors ?! »

« Il s'agit de la Corruption mon très cher Dwalok ! »

Il avait réussi son entrée. Il était accompagné d'un mercenaire mais ce dernier était resté auprès du dragon de chasse derrière le col. Tous les nains fixèrent le scientifique qui arrivait en tenue d'explorateur. Les aventuriers qui faisaient face à Myrr ne pouvaient le voir, mais les autres si. La réaction arriva bien vite.

« Ïou-berte ?! Ïou-Berte ! Izit rili ïou ?! » s'exclama Dwalok "Pierre de fer", le premier et le plus fier des nains à la barbe brune, en plein désarroi.

« Ïou-berte ?! Ahh Sacwé Ïou-berte ! » continuait-il en ancien langage codé, cela signifiait approximativement "Mais qu'il est bon de te voir à nouveau, moi qui ne pensait plus à notre rencontre. Hubert."

Le scientifique s'approcha, fier, pas beaucoup plus grand que le nain.
« La corruption, c'est le nom que nous avons fini par trouver à cette matière ténébreuse ! Il s'agit d'une sorte de magie très étrange, très ancienne... On a très peu d'information dessus. Il semblerait qu'une fois libérée elle soit presque autonome, ou gouvernée à distance par une volonté, c'est assez étrange. Mais c'est surtout TRÈS DANGEREUX !!! D8 ... Kohf kofh »

Peu convaincant, il était pourtant un éminent scientifique malgré ses faux-airs de fou.
« Vous ! Vous avez l'air maline ! » cria-t-il à la naine un peu plus loquace que ses congénères.
« Depuis combien de temps ça dure et d'où c'est parti ? C'est trèèèèèès important !! », Hubert en était presque à sauter sur place.

Rassurez-vous, dans la foulée vous n'avez pas été oubliés, juste que deux fois plus de nains sont sortis dans l'agitation, tous armés jusque aux dents en train de tourner et courir un peu partout. Et. Vous êtes déliés. Ah les fourbes. Dans l'agitation, ils ne faisaient pas que taper sur les épaisses couches de fourrures, ils étaient aussi en train de défaire les cordes renforcées au mithril. Bref, rôti, levez-vous.

Myrr sursauta à l'arrivée du scientifique. La corruption ? Cet homme avait l'air fou mais un je ne sais quoi dans son regard effrayait la Naine, lui faisant penser qu'il était dans le vrai ou pas loin.

"Vous! Vous avez l'air maligne!"

À cet apostrophe Myrr se retourne vers le groupe attaché mais à les voir se dandiner elle comprit que ce commentaire ne leur était pas destiné. Ce qui faisait que c'est à elle qu'il parlait. L'homme était presque hystérique. La naine, encore sous le coup de la flatterie, se sentie investie d'une mission de reconstitution des faits.Or, elle ne savait absolument pas ce qu'il s'était vraiment passé.

"Ca fait déjà 24h qu'on y comprend plus rien!" dit-elle

Dernière édition par Myrr Poing d'or le Mer 10 Juil - 19:28, édité 1 fois

Shrag'Zhar soupira d'aise en sentant ses poignets déliés. Il s'empressa d'essuyer le repas à l'odeur nauséabonde que lui avait si gentiment offert son voisin de rôti - non sans lui jeter un regard noir - et écouta ce que baragouinait l'espèce de scientifique fou qui avait fait irruption quelques minutes auparavant. Super. La magie, ça pue. C'est incompréhensible et énervant. Et surtout effrayant, puisque l'homme-lézard n'y comprenait rien et ne pouvait pas lutter contre une telle chose, comme beaucoup.

- Et comment ça s'arrête ? Demanda-t-il de sa voix rauque au vieux scientifique qui semblait s'y connaître.

Quelle misère... Comme c'était énervant, surtout. Toujours sur les nerfs, Shrag'Zhar devait prendre sur lui pour rester calme, se contenir. Il aurait bien massacré un ou deux nains, histoire de se calmer. il en mourrait d'envie.

Malgré son aversion pour les choses magiques contre lesquelles il ne pouvait lutter, cette chose noire l'intriguait ; Cette curiosité était peut-être la seule chose qui l'empêchait de se jeter à la gorge de ces misérables nains. Et peut-être le fait que notre homme-lézard n'était pas un assassin, aussi.

Comme personne ne semblait le remarquer, ce qui était en quelques sorte normal - c'était déjà un miracle qu'un nain ait pensé à le détacher - Antonio décida d'appeler Geri sans toutefois couper la conversation qui commençait à l'intéresser. Il produisit donc un sifflement proche de l'ultrasons qu'il avait appris à maîtriser au fil des années auprès du loup. Le ranger approuva silencieusement la technique de l'homme malade même s'il pensait qu'il y avait quelque chose de caché derrière cette soudaine servitude envers les nain qu'il n'avait cessé d'insulter. Après avoir lancé son appel, il décida de chercher des yeux ses armes qui lui avait été prises.

Saela se massa rapidement pour faire disparaître l'engourdissement provoqué par les cordes, s'étira et s'assura discrètement de la présence de ses nombreuses dagues cachées en divers points de son anatomie, le tout sans quitter du regard ni les nabots, ni cette saleté noire s'étendant lentement sur le sol. Bien qu'il lui restât quelques lames bien cachées ( elle aurait pourtant juré que les Nains avaient les mains plus baladeuses ) trop de ses armes avaient disparues à son gout, notamment, et cela l'énervait par-dessus tout, son sabre.
Elle décida qu'elle ne voulait pas retourner toute la zone pour se mettre à sa recherche, surtout avec ce truc noir au sol, et remit donc la mise à mort des Nains à plus tard. Elle fît même l'effort d'écouter patiemment et en silence toutes ces bêtises.